La Force de l'Esprit - [Kisai]

« Il faudrait que je me trouve une arme. On risque de m'attaquer sinon... »

Toujours habillé d'un sourire d'ange, j'approchais doucement des portes du pays. Ce jour là, le ciel était sombre, presque noir. Les oiseaux semblaient s'écrouler sous la chaleur pesante qui régnait en maître sur les lieux. J'osais émettre un soupir, lassé de cette marche interminable et ennuyeuse. Mes yeux commençaient d'ailleurs à me jouer des tours, de temps en temps, j'en fermais un pour l'apaiser. C'est quelque chose que je fais depuis déjà de longues années, il parait que ça peut effrayer certaines personnes. Ce ne sont sûrement que des dires, de toute façon, cela n'a aucune importance. J'arrivais à destination. Je savais plus ou moins comment fonctionnaient les entrées ici, c'est pourquoi je levais aussitôt les yeux au ciel. Je vis deux hommes, ils m'avaient vu et discutaient. Ils descendraient d'une minute à l'autre. Si je leur avais dis que j'étais un simple voyageur, je doute qu'ils m'auraient laissés entrer. Je rabaissais la tête, puis, en attendant leur arrivée, je fermais les yeux. Un léger vent se leva au même moment, sans doutes simple coïncidence.

« Oh ? Quelqu'un ? S'il vous plaît. »

Je les sentais alors apparaître instantanément. Je ressentais d'étranges vibrations, cela m'intrigua. Que se passait-il donc ? Pourquoi ne m'abordaient-ils pas ? Je me le demandais. Je sentis alors d'étranges frissons, intérieurs, traverser tout mon être. J'ouvrais instantanément l'œil droit pour voir un sabre en gros plan. Dans un geste venu d'ailleurs, je me glissai sur ma gauche, esquivant le sabre. D'un mouvement sec et totalement contrôlé, je lançai mon avant bras sur la joue du garde qui dérapa sur plusieurs mètres avant de se redresser. L'autre nous regardait, tranquille. Je comprenais alors ce qui se passait. J'ouvrais mon second œil, puis saluai l'homme qui se trouvait en face de moi avec élégance, tout en esquissant mon habituel sourire. Il ne sembla pas réagir, et pourtant c'était le cas. J'en étais sûr. Sans qu'il ne dise un seul mot, ignorant le samouraï qui s'était jeté sur moi juste avant, j'avançai en direction de l'ouverture. Je passai juste à côté de celui que j'avais salué, faisais un dernier pas et m'arrêtai net. Je ne pris pas la peine de me retourner pour lui parler, contrairement à lui.

« Je ne tiens pas à me faire des ennemis. Je viens juste d'arriver. Peut-être à bientôt. »
« Ne reste pas trop longtemps. Tu finirais en cadavre. Otsûda... »

Cet individu, je le connaissais. Je ne savais pas vraiment comment, mais il était déjà à moi. C'était impressionnant. Et ces frissons qui m'ont parcourus, ils ne venaient pas de lui. Ils venaient de mon Esprit. Je me demande encore comment j'ai pu ne pas le comprendre aussitôt. Pathétique. Je repartis alors comme j'étais arrivé, les yeux ouverts, découvrant la lumière. Étrangement, la température semblait être descendue. Comme si tout était contrôlé à l'extérieur... Étonnant.

« Un simple Génie. »